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HISTOIRE
Le lancement |
ffLe huitième Washington (BB56)
fut mis sur cale le 14 juin 1938 aux
chantiers de Philadelphie. Il fut
lancé le 1er juin 1940. Sa marraine
était Virginie Marshall, originaire
de Spokane et descendante directe
du juge Marshall.
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Ses essais ont eu lieu le
long du
littoral oriental et dans le Golfe du
Mexique mais ont été écourtés à
cause de l'entrée en guerre des
Etats Unis en décembre 1941. Il
entra au service actif en janvier
1942, sous le commandement du
capitaine Howard H. J. Benson.
Opérant parfois avec son sister-
ship le North Carolina (BB-55) et
avec le nouveau porte-avions
Hornet (CV-8), le Washington
devint le navire amiral du contre
amiral John W. Wilcox, commandant |
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de
la division de cuirassé (ComBatDiv) 6, et
commandant des cuirassés de la flotte
atlantique. Le 26 mars
1942 à Portland, il est désigné comme navire
amiral de la Task Force (TF) 39. Prévu pour
renforcer la Home
Fleet britannique, le cuirassé, ainsi que le
porte-avions Wasp (CV-7) et les croiseurs lourds
Wichita (CA-45)
et Tuscaloosa (CA-37), est chargé de la défense
de Scapa Flow, la base principale britannique de
la flotte
dans les îles d'Orkney.
Un homme à la mer
Le jour suivant,
27 mars, alors que le Washington naviguait dans
une mer forte, l'alarme "homme à la
mer"
retentit à bord. Un rapide appel fit apparaître
que le contre amiral Wilcox était manquant. Le
Tuscaloosa,
distant d'un kilomètre, manoeuvra et lança des
bouées tandis que deux destroyers se placèrent
dans le
sillage du Washington pour rechercher l'officier
manquant. Des avions du porte-avions Wasp, en
dépit de
conditions de vol défavorable, furent également
associés aux recherches.
Les veilleurs du destroyer Wilson (DD-408)
repérèrent le corps du contre amiral Wilcox ,
visage dans l'eau,
à une petite distance, mais ne parvinrent à le
récupérer. Les circonstances entourant la mort
du contre
amiral Wilcox ne furent jamais entièrement
expliquées. Certains pensent qu'il fut victime
d'une crise cardiaque.
À 12h28 les recherches furent
abandonnées, et le commandement de la Task Force
revint au contre amiral
Robert C. Giffen, dont le pavillon flottait sur
le croiseur Wichita. Le 4 avril, la Task Force
atteint Scapa Flow
et rejoint la Home Fleet sous la commandement de
Sir John Tovey, dont le pavillon flottait sur le
cuirassé
HMS King George V.
Le Washington fut engagé au
combat avec des unités de la Home Fleet, hors de
Scapa Flow fin avril. Son
indicatif TF 39 changea en TF 99. Le 28 avril, la
nouvelle Task Force s'engagea dans la protection
des
convois d'approvisionnement pour Mourmansk en
Union soviétique.
Le
Punjabi
Il était 15h45 le
1er mai 1942. Kenneth Tipper télégraphiste sur
le destroyer HMS Punjabi (classe tribal -
1850 tonnes), était dans le local radio
principal, 15 minutes avant d'aller dans le local
arrière où il écoutait
sur l'équipement haute fréquence des signaux de
code morse des cuirassés allemand comme le
Tirpitz.
Le Punjabi faisait partie des
destroyers d'escorte des cuirassés comme le
Washington et le HMS King
George V et du convoi P.Q. 15 en route pour le
port russe de Mourmansk.
Soudainement, il y eut une panne totale
d'énergie, les lumières s'éteignirent et le
bateau gîta brutalement.
Dans un premier temps l'équipage pensa que le
bateau venait d'être torpillé. La réalité
était tout autre ; le
Punjabi venait d'être éproné et coupé en deux
par le cuirassé King George V, navire du
commandant en
chef de la Home Fleet, l'amiral sir John Tovey.
Dans le brouillard épais, les routes du
cuirassé de 35,000
tonnes et celle du destroyer venaient de se
croiser !
Une enquête révéla plus tard que le Punjabi
était bien resté à l'intérieur de son
couloir. Mais, le destroyer de
tête avait envoyé un signal à l'ensemble du
convoi : mine flottante repérée et ordonna de
virer sur tribord.
Le Punjabi vira sur tribord suivant le destroyer
HMS Inglefield. Ce faisant, il coupa la route du
King George V qui ne reçut pas l'ordre.
Kenneth Tipper et ses camarades n'eurent que le
temps de gagner le pont supérieur pour voir la
poupe de
leur bateau sauter avec les grenades sous-marines
embarquées. La scène sur le pont avait des
allures de
chaos, et quand l'ordre d'abandonner le bateau
tomba, il est bien évident que ce fut chacun
pour soi. La
partie avant du bateau, où la majeure partie de
l'équipage était au moment de la collision,
resta à flot 45
minutes avant de couler.
Quatre jours de navigation au nord de l'Islande
avaient conduit la flotte loin dans l'océan
arctique, l'eau
était mortellement froide et même le meilleur
des nageurs n'aurait pas tenu plus de quelques
minutes. Les
réservoirs de carburant éventrés du Punjabi
avaient répandu un film lourd de mazout sur
l'eau. La décision
d'attendre de l'aide sur le bateau en train de
couler ou de sauter dans l'eau glacée fut
évidente : Tipper et la
plus part des hommes glissèrent sur le pont en
pente jusque dans l'eau où ils furent
immédiatement enduits
d'une épaisse couche de mazout. C'est
probablement ce mazout qui leur sauva la vie, les
protégeant du
froid. Il se regroupèrent dans les "Carley
Float" (radeau de sauvetage) surchargés.
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Assis
dans l'eau glacée jusqu' à
la taille, ils attendirent long-
-temps avant qu'ils ne soient
hissés à bord du HMS Martin
et du HMS Marne, chargés du
sauvetage des survivants.
A bord du Martin, les
survivants luttèrent encore
pour enlever le mazou tgluant
de leur corps, et reçurent de
l'équipage un habillement
curieusement assorti.
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Avant d'abandonner le Punjabi, Tipper et ses
camarades eurent la vision horrifiante du porte
avions HMS
Victorious suivie par leWashington, sortant du
brouillardet venant sur eux. Le cuirassé parvint
à éviter le
destroyer en détresse mais des grenades
sous-marines du Punjabi éclatèrent de nouveau
sous sa coque.
Heureusement pour le Washington, elle ne subit
aucun dégât majeur. Cependant, certains
systèmes
sensibles et des radars de conduite de tir
subirent des dommages. Un réservoir de gazole
fut également
endommagé. Au final
cette catastrophe coûta la vie à 49 membres
d'équipage du Punjabi (sur 206) mort dans la
collision
ou dans l'eau glacée, dont sept officiers de la
passerelle qui étaient sur le point d'impact de
la proue du
cuirassé.
Les survivants furent
transférés sur le King George V qui rentra à
Scapa Flow pour réparer le trou béant
dans sa proue. Le Washington et l'escorte
restèrent en mer jusqu'au 5 mai, où la TF 99
mit le cap sur le
port islandais de Hvalfjordur pour
réapprovisionnement auprès du ravitailleur
Mizar (AF-12).
Convois pour
Mourmansk
Le 15 mai la Task Force 99 appareilla pour un
rendez-vous avec des unités de la Home Fleet et
revint à
Scapa Flow le 3 juin. Le jour suivant, l'amiral
Harold R. Stark, commandant des forces navales
d'Europe,
vint à bord du Washington et "planta"
à bord son pavillon, établissant ainsi son
quartier général
provisoire. Le 7 juin le cuirassé reçut sa
majesté le Roi George VI, pour une inspection.
Peu après que l'amiral Stark
eu quitté le Washington, le cuirassé reprit ses
opérations avec la Home Fleet,
patrouillant dans les eaux alliées menant aux
ports russes. Le 14 juin 1942, le contre amiral
Giffen transféra
son pavillon du cuirassé vers le croiseur lourd
Wichita, dans le port d'Hvalfjordur. Le même
jour, le
Washington, avec une escorte de quatre
destroyers, leva l'ancre et prit la mer laissant
les eaux islandaises
dans son sillage. Le 21 juillet, il atteint la
baie de Gravesend, aux Etats Unis. Deux jours
plus tard, il rallia
les chantiers maritimes de New York, à Brooklyn,
pour modifications.
Départ pour le
Pacifique
Le 23 août, au terme de sa refonte, le
Washington mit le cap sur le Pacifique, escorté
par trois destroyers.
Cinq jours plus tard, il passa le canal de
Panama. Et, le 14 septembre, il atteint le port
d'Anchorage, dans
les îles Tonga. Le même jour, le contre amiral
Willis A "Ching" Jr., commandant la
division de cuirassé
(BatDiv) 6 et la Task Force 12.2, hissa son
pavillon à bord du Washington.
Le jour suivant, 15 septembre, le Washington prit
la mer pour un rendez-vous avec la TF 17, pour
former
une escadre autour du porte-avions Hornet. Le
Washington rallia alors Nouméa,
Nouvelle-Calédonie,
pour appuyer la campagne des îles Salomon, et
servir d'escorte aux différents convois
d'approvision-
-nement à destination de Guadalcanal. Pendant
ces semaines, les principales bases d'opération
du
cuirassé furent Nouméa et Espiritu Santo,
Nouvelles-Hébrides.
A la mi-novembre, la situation
dans les Salomon était loin d'être à
l'avantage des alliés, qui n'avaient plus
qu'un porte avions, l'Enterprise (CV-6), après
la perte du Wasp en septembre et du Hornet en
octobre.
De plus les unités de surfaces japonaises
bombardaient la zone de Henderson sur Guadalcanal
(voir carte
page suivante) avec une régularité
inquiétante. Ces bombardements avaient lieu de
nuit, les avions alliés
contrôlant le ciel pendant le jour. Cela ne
laissait que le jour aux convois de
ravitaillement pour atteindre
Guadalcanal.
La bataille de
Savo
Le commandement apprit que trois groupes japonais
composés d'environ 24 unités avec escorte se
dirigeaient vers Guadalcanal. Une force ennemie
composée de deux cuirassés, d'un croiseur
léger, et de
11 destroyers fut signalée le matin du 13
novembre. Au coucher du soleil, le contre amiral
Lee forma un
groupe de combat avec le Washington, le South
Dakota (BB-57), et quatre destroyers et se
dirigea vers
les îles Savo pour arrêter l'escadre japonaise.
Les bâtiments de Lee, désignés comme TF 64,
atteignirent
un point à environ 30 kilomètres au sud Ouest
de Guadalcanal tard dans le matin. La traque des
bâtiments
ennemis dura une grande partie de la journée du
14, tout en évitant de se faire repérer par les
avions de
reconnaissance japonais. Approchant à 5
kilomètres à l'ouest de Guadalcanal, la TF 64
fut repérée par les
avions japonais. Le Walke (DD-416) était en
tête de la colonne, suivi par le Benham
(DD-397), le Preston
(DD-377), le Gwin (DD-433), et les deux
cuirassés, Washington et South Dakota.
Alors que les navires alliés croisaient de nuit
sur une mer calme et sous un ciel dégagé, le
radar du
Washington accrocha un contact à l'est de l'île
de Savo à 00h01 le 15 novembre. Quinze minutes
plus
tard, à 00h16, le Washington ouvrit le feu avec
ses batteries de 406 mm. La quatrième bataille
de l'île
de Savo venait de commencer. (voir la carte
ci-dessous)
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Les Japonais
avaient aligné face à la TF 64 le cuirassé
Kirishima (voir photo page suivante), les
croiseurs
lourds Atago et Takao, les croiseurs légers
Sendaï et Nagara, et un écran de neuf
destroyers escortant
quatre transports. Projetant de bombarder les
positions américaines de Guadalcanal pour
couvrir le
débarquement des troupes, la force japonaise
attaqua de front la TF 64. Pendant trois minutes, les canons de 406
mm du Washington lancèrent 42 obus sur le
croiseur léger
Sendaï distant de 17 kilomètres.
Simultanément, les batteries de 127 mm du
cuirassé engagèrent un autre
bateau, également engagé par le South Dakota.
Alors que les obus traçants illuminaient la nuit
et que les
coups de canons grondaient comme le tonnerre, le
Washington continuait d'engager les forces
japonaises.
Le Washington engagea le
Kirishima dans le premier face à face, entre
deux cuirassés, de la guerre du
Pacifique. Entre 00h25 et 00h34, dirigé par ses
radars, le Washington envoya 75 obus de 406 mm et
107
obus de 127 mm à distance comprise entre 7,5 et
12 kilomètres. Neuf obus de 406 mm et environ 40
obus
de 127 mm touchèrent le Kirishima, le réduisant
au silence.
Les coups, cependant,
n'étaient pas à sens unique. Les tirs japonais
firent de gros dégâts parmi les
destroyers de la TF 64, de même que les
torpilles tant redoutées. Le Walke et Preston
prirent de nombreux
coups de tous calibres et coulèrent, le premier
à 00h36 et le second à 00h42. Le Benham
encaissa de lourds
dommages à sa proue, et le Gwin encaissa des
coups à sa poupe.
Le South Dakota manuvrant
pour éviter le Walke et le Preston en feu, fut
pris pour cible par le groupe
japonais de bombardement. Encadré par des obus
éclairant, le South Dakota répondit par des
salves. Mais
ayant reçu de nombreux coups, il se retira vers
le Washington au Nord pour se mettre à l'abri du
feu
ennemi auprès de son sister-ship et des deux
destroyers estropiés Benham et Gwin.
Les bateaux restants du groupe
de bombardement japonais commencèrent à donner
la chasse au
Washington mais leur action fut découragée par
les canons du cuirassé. Ils se retirèrent donc
sous le
couvert d'un écran de fumée. Après que le
Washington eut habilement évité les torpilles
tirées par les
destroyers japonais mis en réserve, il rejoignit
au matin le South Dakota en route pour Nouméa.
Le Washington sortit de ce
combat intact. A l'inverse le South Dakota subit
de lourds dommages sur ses
superstructures, 38 hommes furent tués et 60
furent blessés.
Les Japonais perdirent le
cuirassé Kirishima. En feu il fut abandonné et
sombra à 04h00. Le destroyer
Ayanami, fut également coulé vers 01h00.
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Le Washington resta dans le
Pacifique sud, basé en Nouvelle-Calédonie,
comme navire amiral du contre
amiral Lee. Il fut affecté à l'escorte des
portes avions des groupes de combat et fut
engagé dans la
campagne des Salomon jusqu'en avril 1943,
opérant principalement avec la TF 11, qui
incluait le porte
avions Saratoga (CV-3), et avec la TF 16,
construit autour du porte avions Enterprise.
Le Washington partit de Nouméa
le 30 avril 1943, pour les îles Hawaï. En
route, il fut rejoint par la TF 16 et
ensemble arrivèrent à Pearl Harbor le 8 mai. Le
Washington fut affecté comme navire amiral pour
la TF 60,
jusqu'au 28 mai 1943, après quoi il entra aux
chantiers maritimes de Pearl Harbor pour
révision.
Au terme de cette révision il
rejoignit un convoi le 27 juillet pour former la
Task Group (TG) 56.14, en route
pour le pacifique sud. Détaché le 6 août, le
Washington gagna, le 7 août, le port de
Havannah, aux
Nouvelles-Hébrides. Il fut principalement
engagé dans des exercices avec les porte avions
rapides des
groupes de combat. Il quitta le port de Havannah
dans les derniers jours d'octobre, et navigua
comme unité
de la TG 53.2 composée de quatre cuirassés et
de six destroyers. Le jour suivant les porte
avions Enterprise,
Essex (CV-9), et Indépendance (CVL-22), ainsi
que des unités de la TG 53.3, se joignirent à
la TG 53.2. Les
bateaux effectuèrent des manuvres
combinées jusqu'au 6 novembre, quand les porte
avions quittèrent la
formation. Le Washington et son escorte, mirent
le cap vers Viti Levu, dans les îles Fidji, et
arrivèrent
le 7 novembre.
Quatre jours plus tard, le
cuirassé fut associé à d'autres unités de la
Division des cuirassés (BatDivs) 8 et 9.
L'escadre fut formée le 16 novembre. Le contre
amiral C. A. "Baldy" Pownall de la TG
50.1. Il "planta" son
pavillon sur le porte avions Yorktown (CV-10). La
force ainsi constituée gagna alors les îles
Gilbert pour
s'associer aux bombardements des positions
japonaises afin de les affaiblir en vue d'un
assaut imminent.
Le 19 novembre, les avions de
la TG 50.1 attaquèrent les îles Mili et Jaluit
dans l'archipel des Marshall.
Le 22, la Task Group envoya ses 130 avions contre
l'île Mili en plusieurs vagues successives.
Le 25 le Washington rejoignit les porte avions de
la TF 50 et pendant le regroupement qui suivi, il
fut
affecté à la TG 50.4, un groupe de porte avions
rapides sous le commandement du contre amiral
Frederick C. "Ted" Sherman. Le noyau du
groupe était composé des porte avions Bunker
Hill (CV-17) et
Monterey (CVL-26), protégés par les cuirassés
Alabama (BB-60) et South Dakota. Huit destroyers
renfor-
-cèrent l'escorte.
Le 26 novembre, le groupe opéra au Nord de
l'île Makin, assurant la couverture aérienne,
surface et sous-
marine pour le débarquement et le déploiement
sur l'île. Les avions japonais attaquèrent le
groupe les 27 et
28 novembre, mais n'infligèrent aucun dommage
aux grosses unités du groupe.
Alors que la campagne de
l'archipel des Gilbert prenait fin, le TG 50.8
fut formé le 6 décembre, sous le com-
-mandement du contre amiral Lee. Le groupe fut
composé du Washington flagship, des cuirassés
North Carolina (BB-55), Massachusetts (BB-59),
Indiana (BB-58), South Dakota et Alabama (BB-60),
des
porte avions Bunker Hill et Monterey et de onze
destroyers d'escorte. Le groupe mit d'abord le
cap au sud
puis à l'Ouest au large de l'île Ocean pour
prendre position pour le bombardement programmé
de l'île de
Nauru.
Avant l'aube du 8 décembre, les porte avions
envoyèrent leurs groupes d'attaque tandis que
les bâtiments
de surface formaient une colonne. 135 obus de 406
mm tirés par les six cuirassés tombèrent sur
les instal-
-lations ennemies de l'île. Les batteries de 127
mm prirent ensuite le relais. Les hydravions des
cuirassés
firent une reconnaissance et notèrent les
installations détruites.
Après qu'une autre campagne
d'attaques aériennes fut lancée contre le
l'île de Nauru, la TG pris la mer pour
Efate, où il arriva 12 décembre. Le Washington
resta à Efate pendant deux semaines. Le jour de
Noël, le
cuirassé navigua en compagnie de son sistership
le North Carolina et d'une escorte de quatre
destroyers
pour mener des exercices
de tir. Le groupe gagna les Nouvelles-Hébrides
le 7 janvier 1944.
Onze jours plus tard, le cuirassé appareilla
pour les îles d'Ellice. Il rejoignit la TG 37.2
composée des porte
avions Bunker Hill et Monterey et de quatre
destroyers d'escorte. Le groupe entra dans le
port de Funafuti,
îles d'Ellice, le 20 janvier.
Trois jours plus tard, le
cuirassé, avec le reste du groupe, prit la mer
pour un rendez-vous avec des éléments
de TF 58, un groupe de porte avions rapides sous
la commandement du vice amiral Marc A.
"Peter"
Mitscher. Le groupe devenu la TG 58.1, protégea
les portes avions pendant qu'ils lançaient des
attaques
aériennes sur les îles Taroa et Kwajalein.
Le 30 janvier le Washington,
ainsi que les cuirassés Massachusetts et
Indiana, quittèrent la formation avec
quatre destroyers d'escorte pour la protection de
l'île Kwajalein. De nombreuses attaques
aériennes sup-
-plémentaires eurent lieu le jour suivant.
Collision avec
l'Indiana
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Le 1
février, alors que le Washington,
naviguait dans une obscurité noire
d'encre, il entra en collision avec
l'Indiana quand ce dernier rompit la
formation pour réapprovisionner des
destroyers en combustible. Il changea
donc de cap mais coupa la trajectoire
du Washington. Le Washington eut sa
proue enfoncée sur prés de 19 mètres
et
l'Indiana eut son flanc tribord enfoncé.
Le Washington fut mis au mouillage
dans la lagune de Majuo aux Îles
Marshall le 3 février. Le cuirassé,
dans
l'incapacité
de s'ancrer, fut mis à couple au
ravitai-
-leur Pecos (AO-65).
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Sept haussières de 25cm de diamètre furent
utilisées pour relier les deux bateaux ensemble.
Le bateau atelier
Vestal (AR-4) vint les rejoindre.Les hommes du
Vestal coupèrent la partie de proue défoncée
et la
remplacèrent par une structure en bois
renforcée rendant au cuirassé une navigabilité
suffisante pour
rejoindre Pearl Harbor, où une nouvelle proue
provisoire pourrait être adaptée. Les hélices
et leur arbre
furent également examinés par l'équipage de
Vestal pour déceler d'éventuels dégâts, mais
aucun dommage
ne fut noté. Le Washington partit de la lagune
de Majuro le 11 février sous l'escorte des
destroyers Franks
(DD-554) et Manlove (DE-36). Les destroyers
Callaghan (DD-792) et Tingey (DD-539) les
rejoignèrent deux
jours plus tard. La vitesse du groupe fut
limitée à 14 nuds, pour éviter que les
contraintes sur les étayages
ne soient trop important. Le groupe atteignit
Pearl Harbor le 18 février. Il fut mis à sec
dans un dock et une
proue provisoire en bois fut installée lui
permettant de remonter la côte occidentale des
Etats-Unis jusqu'aux
chantiers maritimes de Puget, Bremerton. Le
cuirassé reçu une nouvelle proue dans les deux
semaines qui
suivirent son arrivée. Au terme des réparations
il rejoignit la division de cuirassés (BatDiv) 4
à Townsend.
Il embarqua 500 hommes comme passagers et
appareilla pour Pearl Harbor. Il atteignit le
port hawaïen et
débarqua ses passagers.Opérations dans
le Pacifique
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A son
retour à Majuro le
30 mai, le Washington
arborait encore le pavil-
-lon de l'amiral Lee. Lee,
maintenant vice amiral,
donna l'ordre de prendre
la mer, le 7 juin pour un
rendez-vous avec les
porte avions de l'amiral
Mitscher (TF 58).
Le Washington appuya
les attaques aériennes
sur les défenses enne-
-mies dans l'archipel des
Mariannes, sur les îles de
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Saipan, Tinian,
Guam, Rota, et Pagan. Le 12 juin, la Task Force
58 attaqua et endommagea, à deux reprises,
un convoi japonais. Le jour suivant, le groupe de
cuirassés et de destroyers du vice amiral Lee
fut détaché
de l'escadre principale et chargé du
bombardement des installations ennemies sur les
îles Saipan et Tinian.
Relevé le 14 par deux autres groupes de combat
sous le commandement des contre amiraux J. B.
Olde Ndorf
et le W. L. Ainsworth, le groupe du vice amiral
Lee se retira momentanément. Le jour suivant, le
groupe de
cuirassés et de destroyers du vice amiral Lee
fut détaché de l'escadre principale et chargé
du bombardement
des installations ennemies sur les îles Saipan
et Tinian. |
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Le 15
juin, les avions de l'amiral Mitscher
bombardèrent les
installations japonaises d'Iwo Jima dans
l'île Volcano et de
Chichi Jima et de Haha Jima dans
l'archipel de Bonins. Les
troupes débarquèrent sur l'île de
Saipan sous le couvert des
canons des bâtiments de surface et des
avions. Le même
jour, l'amiral Jisaburo Ozawa, commandant
le corps principal
de la flotte japonaise, ordonna
d'attaquer et de détruire la
force d'invasion aux Mariannes. L'escadre
d'Ozawa fut
repérée par le sous-marin Flying fish
(SS-229) quand elle
entra dans la mer des Philippines. Le 16
juin, le sous-marin
Cavalla (SS-244) transmit par radio un
rapport de contact
avec un groupe ennemi de ravitaillement
en combustible et
continua de le suivre en direction des
Mariannes. Il repéra
encore la flotte de combat japonaise le
18 juin.
L'amiral Raymond A. Spruance, commandant
la 6ème flotte,
apprenant les mouvements japonais
établit son plan de
bataille. Le groupe du vice amiral Lee
forma un écran
protecteur autour des unités
essentielles de la flotte.
Cet écran était composé du Washington,
de six autres
cuirassés, de quatre croiseurs lourds,
et de 14 destroyers
déployés pour couvrir les flancs.
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Le 19 juin, les
bateaux essuyèrent une attaque des avions
japonais : la bataille des philippines venait de
commencer. L'énorme puissance de feu de
l'escorte, ainsi que l'agressivité des pilotes
des porte avions
américains, causa aux japonais de lourdes
pertes. En effet, sur 373 avions lancés en
quatre vagues,
seulement 130 repartirent indemnes. De plus, 50
bombardiers japonais venant de l'île de Guam
tombèrent
en flammes abattus par la DCA. Du côté américain, plus de 930 avions
furent engagé dans la bataille. Les pertes
furent légères : 29 avions
abattus et six endommagés et aucun bateau ne fut
perdu. Seuls quelques avions ennemis parvinrent
à
forcer le barrage, portant un coup direct sur le
South Dakota tuant 27 hommes et en blessant 29.
Une bombe
explosa au-dessus du pont du porte avion Wasp
(CV-18), tuant un homme, en blessant 12, et
couvrant le
pont de particules de phosphore. Deux avions
plongèrent sur le Bunker Hill. Le premier manqua
sa cible de
peu mais le second frappa un ascenseur et
endommagea temporairement le système de
ravitaillement en
essence des avions tuant 3 hommes et en blessant
79. Plusieurs foyers d'incendie furent rapidement
maîtrisés. Le Minneapolis (CA-36) et l'Indiana
furent également légèrement endommagés.
Les Japonais ne perdirent pas
seulement beaucoup d'avions, mais également des
bâtiments de surface.
En effet, deux de leurs porte avions, dont le
Taiho, furent torpillés et coulés par le
sous-marin Albacore
(SS-218). Le Shokaku fut également coulé par le
sous-marin Cavalla. L'amiral Ozawa transféra son
pavillon
du porte avion Taiho, son navire amiral, vers le
Zuikaku.
A la fin de la bataille des
Philippines, la flotte japonaise se replia vers
ses bases. Le groupe de combat de
l'amiral Mitscher se retira pour couvrir les
opérations de débarquement dans les Mariannes.
Le Washington
ravitaillé en combustible à l'est de cet
archipel, put continuer ses opérations de
bombardement avec la
TG 58.4 au sud et à l'ouest de l'île de Saipan
et ses opérations de couverture pour les
attaques aériennes sur
l'île de Guam. Le 25 juillet, les avions de la
TG 58.4 menèrent des attaques aériennes sur
Palaus et sur les
installations ennemies à proximité. Ces raids
continuèrent jusqu'au 6 août.
Le même jour, le Washington,
avec les cuirassés Iowa (BB-61), Indiana,
Alabama, le croiseur léger
Birmingham (CL-62), et une escorte de destroyers
furent détachés de la TG 58.4, pour former la
TG 58.7, sous le commandement du vice amiral Lee.
Le groupe mis le cap sur l'atoll de Eniwetok dans
l'archipel des Marshall pour un ravitaillement en
combustible (le 11 août). Le 30 août, le groupe
repart
pour les îles de l'Amirauté dans un premier
temps, puis pour le Palaus, au final. Les canons
lourds du
Washington participèrent à la prise de Peleliu
et d'Angaur dans l'archipel de Palaus, au
bombardement
d'Okinawa le10 octobre et du Nord de Luzon et
Formosa du 11 au 14 octobre, et à l'appui des
attaques
aériennes sur Visayan le 21 octobre.
À partir du 5 novembre 1944 et
jusqu'au 17 février 1946, le Washington, servit
d'escorte aux porte avions,
lors de raids sur Okinawa, Ryukyus, Formose,
Luzon, Camranh bay (Indochine française),
Saigon,
Hong Kong, Canton, l'île Hainan, Nansei Shoto;
et Tokyo même.
Du 19 au 22 février 1945, les canons lourds du
Washington lancèrent des obus de 406 mm sur Iwo
Jima.
En vue de l'assaut les batteries principales et
secondaires du Washington détruisirent les
positions des
canons côtiers et d'autres installations au sol.
À partir du 23 février et jusqu'au 16 mars, le
cuirassé supporta
le débarquement sur Iwo Jima, de même qu'un
raid de porte avions sur Tokyo le 25 février.
Les 18, 19, et
29 mars, le Washington escorta un groupe de porte
avions pour l'attaque des terrains d'aviation
japonais et
d'autres installations de l'île de Kyushu.
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Le 24
mars, et le 19 avril, le
Washington participa au pilonnage
des positions japonaises sur l'île
d'Okinawa. Ancré dans la baie de
San Pedro, le 1 juin 1945 après
d'incessantes opérations, le
Washington reprit la mer le 6 juin
et remonta vers la côte occidentale
des Etats-Unis. Il fit escale à Guam
puis à Pearl Harbor avant d'atteindre
les chantiers maritimes de Puget le
28 juin. Le Washington ne participera
plus à des combats dans le Pacifique.
Le Navy
Day
Après une révision complète, il reprit
la mer pour San Pedro en Californie,
avant de passer le canal de Panama, et
de retrouver l'océan Atlantique. Il
rejoignit la TG 11.6 le 6 octobre, sous
le commandement du vice amiral
Frederick C. Sherman. Il gagna
Philadelphie, l'endroit où il était
"né"
le 17 octobre. Il participa au 27ème
Navy Day.
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Le Washington fut
assigné au transport de troupes le 2 novembre
1945 lors de l'opération "Magic
Carpet"
(tapis magique).Après la guerre
Le Washington subit quelques modifications
légères. Il ressortit des chantiers maritimes
le 15 novembre avec de
nouveaux équipements, des tourelles
supplémentaires et un équipage réduit
constitué de seulement 84 officiers
et 835 hommes d'équipage, alors qu'il avait
embarqué 75 officiers et 1 602 hommes pendant la
guerre. Le 16
novembre, il appareilla pour les îles
britanniques. Il fit escale à Southampton le 22
novembre.
Après l'embarquement de185
officiers et 1 479 hommes enrôlés, le
Washington reprit la mer pour New York.
Il termina ce voyage et fut ensuite utilisé
comme transport. Il fut placé, dans la réserve,
le 27 juin 1947. Assigné
à la flotte atlantique de réserve de New York,
le Washington resta inactif pendant les années
50. Il fut finalement
désarmé le 1er juin 1960. Le vieux guerrier fut
vendu le 24 mai 1961 aux ferrailleurs.
Pendant la deuxième guerre
mondiale, le Washington gagna 13 étoiles de
bataille lors de ses opérations qui
l'emmenèrent du cercle arctique au Pacifique
occidental.
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