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Départ pour le Pacifique
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HISTOIRE

Le lancement
ffLe huitième Washington (BB56)
fut mis sur cale le 14 juin 1938 aux
chantiers de Philadelphie. Il fut
lancé le 1er juin 1940. Sa marraine
était Virginie Marshall, originaire
de Spokane et descendante directe
du juge Marshall.

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Ses essais ont eu lieu le long du
littoral oriental et dans le Golfe du
Mexique mais ont été écourtés à
cause de l'entrée en guerre des
Etats Unis en décembre 1941. Il
entra au service actif en janvier
1942, sous le commandement du
capitaine Howard H. J. Benson.
Opérant parfois avec son sister-
ship le North Carolina (BB-55) et
avec le nouveau porte-avions
Hornet (CV-8), le Washington
devint le navire amiral du contre
amiral John W. Wilcox, commandant

de la division de cuirassé (ComBatDiv) 6, et commandant des cuirassés de la flotte atlantique. Le 26 mars
1942 à Portland, il est désigné comme navire amiral de la Task Force (TF) 39. Prévu pour renforcer la Home
Fleet britannique, le cuirassé, ainsi que le porte-avions Wasp (CV-7) et les croiseurs lourds Wichita (CA-45)
et Tuscaloosa (CA-37), est chargé de la défense de Scapa Flow, la base principale britannique de la flotte
dans les îles d'Orkney.

Un homme à la mer
Le jour suivant, 27 mars, alors que le Washington naviguait dans une mer forte, l'alarme "homme à la mer"
retentit à bord. Un rapide appel fit apparaître que le contre amiral Wilcox était manquant. Le Tuscaloosa,
distant d'un kilomètre, manoeuvra et lança des bouées tandis que deux destroyers se placèrent dans le
sillage du Washington pour rechercher l'officier manquant. Des avions du porte-avions Wasp, en dépit de
conditions de vol défavorable, furent également associés aux recherches.
Les veilleurs du destroyer Wilson (DD-408) repérèrent le corps du contre amiral Wilcox , visage dans l'eau,
à une petite distance, mais ne parvinrent à le récupérer. Les circonstances entourant la mort du contre
amiral Wilcox ne furent jamais entièrement expliquées. Certains pensent qu'il fut victime d'une crise cardiaque.

À 12h28 les recherches furent abandonnées, et le commandement de la Task Force revint au contre amiral
Robert C. Giffen, dont le pavillon flottait sur le croiseur Wichita. Le 4 avril, la Task Force atteint Scapa Flow
et rejoint la Home Fleet sous la commandement de Sir John Tovey, dont le pavillon flottait sur le cuirassé
HMS King George V.

Le Washington fut engagé au combat avec des unités de la Home Fleet, hors de Scapa Flow fin avril. Son
indicatif TF 39 changea en TF 99. Le 28 avril, la nouvelle Task Force s'engagea dans la protection des
convois d'approvisionnement pour Mourmansk en Union soviétique.

Le Punjabi
Il était 15h45 le 1er mai 1942. Kenneth Tipper télégraphiste sur le destroyer HMS Punjabi (classe tribal -
1850 tonnes), était dans le local radio principal, 15 minutes avant d'aller dans le local arrière où il écoutait
sur l'équipement haute fréquence des signaux de code morse des cuirassés allemand comme le Tirpitz.

Le Punjabi faisait partie des destroyers d'escorte des cuirassés comme le Washington et le HMS King
George V et du convoi P.Q. 15 en route pour le port russe de Mourmansk.
Soudainement, il y eut une panne totale d'énergie, les lumières s'éteignirent et le bateau gîta brutalement.
Dans un premier temps l'équipage pensa que le bateau venait d'être torpillé. La réalité était tout autre ; le
Punjabi venait d'être éproné et coupé en deux par le cuirassé King George V, navire du commandant en
chef de la Home Fleet, l'amiral sir John Tovey. Dans le brouillard épais, les routes du cuirassé de 35,000
tonnes et celle du destroyer venaient de se croiser !

Une enquête révéla plus tard que le Punjabi était bien resté à l'intérieur de son couloir. Mais, le destroyer de
tête avait envoyé un signal à l'ensemble du convoi : mine flottante repérée et ordonna de virer sur tribord.
Le Punjabi vira sur tribord suivant le destroyer HMS Inglefield. Ce faisant, il coupa la route du
King George V qui ne reçut pas l'ordre.

Kenneth Tipper et ses camarades n'eurent que le temps de gagner le pont supérieur pour voir la poupe de
leur bateau sauter avec les grenades sous-marines embarquées. La scène sur le pont avait des allures de
chaos, et quand l'ordre d'abandonner le bateau tomba, il est bien évident que ce fut chacun pour soi. La
partie avant du bateau, où la majeure partie de l'équipage était au moment de la collision, resta à flot 45
minutes avant de couler.
Quatre jours de navigation au nord de l'Islande avaient conduit la flotte loin dans l'océan arctique, l'eau
était mortellement froide et même le meilleur des nageurs n'aurait pas tenu plus de quelques minutes. Les
réservoirs de carburant éventrés du Punjabi avaient répandu un film lourd de mazout sur l'eau. La décision
d'attendre de l'aide sur le bateau en train de couler ou de sauter dans l'eau glacée fut évidente : Tipper et la
plus part des hommes glissèrent sur le pont en pente jusque dans l'eau où ils furent immédiatement enduits
d'une épaisse couche de mazout. C'est probablement ce mazout qui leur sauva la vie, les protégeant du
froid. Il se regroupèrent dans les "Carley Float" (radeau de sauvetage) surchargés.

Assis dans l'eau glacée jusqu' à
la taille, ils attendirent long-
-temps avant qu'ils ne soient
hissés à bord du HMS Martin
et du HMS Marne, chargés du
sauvetage des survivants.

A bord du Martin, les
survivants luttèrent encore
pour enlever le mazou tgluant
de leur corps, et reçurent de
l'équipage un habillement
curieusement assorti.
.............................................................

Avant d'abandonner le Punjabi, Tipper et ses camarades eurent la vision horrifiante du porte avions HMS
Victorious suivie par leWashington, sortant du brouillardet venant sur eux. Le cuirassé parvint à éviter le
destroyer en détresse mais des grenades sous-marines du Punjabi éclatèrent de nouveau sous sa coque.
Heureusement pour le Washington, elle ne subit aucun dégât majeur. Cependant, certains systèmes
sensibles et des radars de conduite de tir subirent des dommages. Un réservoir de gazole fut également
endommagé.

Au final cette catastrophe coûta la vie à 49 membres d'équipage du Punjabi (sur 206) mort dans la collision
ou dans l'eau glacée, dont sept officiers de la passerelle qui étaient sur le point d'impact de la proue du
cuirassé.

Les survivants furent transférés sur le King George V qui rentra à Scapa Flow pour réparer le trou béant
dans sa proue. Le Washington et l'escorte restèrent en mer jusqu'au 5 mai, où la TF 99 mit le cap sur le
port islandais de Hvalfjordur pour réapprovisionnement auprès du ravitailleur Mizar (AF-12).

Convois pour Mourmansk
Le 15 mai la Task Force 99 appareilla pour un rendez-vous avec des unités de la Home Fleet et revint à
Scapa Flow le 3 juin. Le jour suivant, l'amiral Harold R. Stark, commandant des forces navales d'Europe,
vint à bord du Washington et "planta" à bord son pavillon, établissant ainsi son quartier général
provisoire. Le 7 juin le cuirassé reçut sa majesté le Roi George VI, pour une inspection.

Peu après que l'amiral Stark eu quitté le Washington, le cuirassé reprit ses opérations avec la Home Fleet,
patrouillant dans les eaux alliées menant aux ports russes. Le 14 juin 1942, le contre amiral Giffen transféra
son pavillon du cuirassé vers le croiseur lourd Wichita, dans le port d'Hvalfjordur. Le même jour, le
Washington, avec une escorte de quatre destroyers, leva l'ancre et prit la mer laissant les eaux islandaises
dans son sillage. Le 21 juillet, il atteint la baie de Gravesend, aux Etats Unis. Deux jours plus tard, il rallia
les chantiers maritimes de New York, à Brooklyn, pour modifications.

Départ pour le Pacifique
Le 23 août, au terme de sa refonte, le Washington mit le cap sur le Pacifique, escorté par trois destroyers.
Cinq jours plus tard, il passa le canal de Panama. Et, le 14 septembre, il atteint le port d'Anchorage, dans
les îles Tonga. Le même jour, le contre amiral Willis A "Ching" Jr., commandant la division de cuirassé
(BatDiv) 6 et la Task Force 12.2, hissa son pavillon à bord du Washington.

Le jour suivant, 15 septembre, le Washington prit la mer pour un rendez-vous avec la TF 17, pour former
une escadre autour du porte-avions Hornet. Le Washington rallia alors Nouméa, Nouvelle-Calédonie,
pour appuyer la campagne des îles Salomon, et servir d'escorte aux différents convois d'approvision-
-nement à destination de Guadalcanal. Pendant ces semaines, les principales bases d'opération du
cuirassé furent Nouméa et Espiritu Santo, Nouvelles-Hébrides.

A la mi-novembre, la situation dans les Salomon était loin d'être à l'avantage des alliés, qui n'avaient plus
qu'un porte avions, l'Enterprise (CV-6), après la perte du Wasp en septembre et du Hornet en octobre.
De plus les unités de surfaces japonaises bombardaient la zone de Henderson sur Guadalcanal (voir carte
page suivante) avec une régularité inquiétante. Ces bombardements avaient lieu de nuit, les avions alliés
contrôlant le ciel pendant le jour. Cela ne laissait que le jour aux convois de ravitaillement pour atteindre
Guadalcanal.

La bataille de Savo
Le commandement apprit que trois groupes japonais composés d'environ 24 unités avec escorte se
dirigeaient vers Guadalcanal. Une force ennemie composée de deux cuirassés, d'un croiseur léger, et de
11 destroyers fut signalée le matin du 13 novembre. Au coucher du soleil, le contre amiral Lee forma un
groupe de combat avec le Washington, le South Dakota (BB-57), et quatre destroyers et se dirigea vers
les îles Savo pour arrêter l'escadre japonaise. Les bâtiments de Lee, désignés comme TF 64, atteignirent
un point à environ 30 kilomètres au sud Ouest de Guadalcanal tard dans le matin. La traque des bâtiments
ennemis dura une grande partie de la journée du 14, tout en évitant de se faire repérer par les avions de
reconnaissance japonais. Approchant à 5 kilomètres à l'ouest de Guadalcanal, la TF 64 fut repérée par les
avions japonais. Le Walke (DD-416) était en tête de la colonne, suivi par le Benham (DD-397), le Preston
(DD-377), le Gwin (DD-433), et les deux cuirassés, Washington et South Dakota.
Alors que les navires alliés croisaient de nuit sur une mer calme et sous un ciel dégagé, le radar du
Washington accrocha un contact à l'est de l'île de Savo à 00h01 le 15 novembre. Quinze minutes plus
tard, à 00h16, le Washington ouvrit le feu avec ses batteries de 406 mm. La quatrième bataille de l'île
de Savo venait de commencer. (voir la carte ci-dessous)

Les Japonais avaient aligné face à la TF 64 le cuirassé Kirishima (voir photo page suivante), les croiseurs
lourds Atago et Takao, les croiseurs légers Sendaï et Nagara, et un écran de neuf destroyers escortant
quatre transports. Projetant de bombarder les positions américaines de Guadalcanal pour couvrir le
débarquement des troupes, la force japonaise attaqua de front la TF 64.

Pendant trois minutes, les canons de 406 mm du Washington lancèrent 42 obus sur le croiseur léger
Sendaï distant de 17 kilomètres. Simultanément, les batteries de 127 mm du cuirassé engagèrent un autre
bateau, également engagé par le South Dakota. Alors que les obus traçants illuminaient la nuit et que les
coups de canons grondaient comme le tonnerre, le Washington continuait d'engager les forces japonaises.

Le Washington engagea le Kirishima dans le premier face à face, entre deux cuirassés, de la guerre du
Pacifique. Entre 00h25 et 00h34, dirigé par ses radars, le Washington envoya 75 obus de 406 mm et 107
obus de 127 mm à distance comprise entre 7,5 et 12 kilomètres. Neuf obus de 406 mm et environ 40 obus
de 127 mm touchèrent le Kirishima, le réduisant au silence.

Les coups, cependant, n'étaient pas à sens unique. Les tirs japonais firent de gros dégâts parmi les
destroyers de la TF 64, de même que les torpilles tant redoutées. Le Walke et Preston prirent de nombreux
coups de tous calibres et coulèrent, le premier à 00h36 et le second à 00h42. Le Benham encaissa de lourds
dommages à sa proue, et le Gwin encaissa des coups à sa poupe.

Le South Dakota manœuvrant pour éviter le Walke et le Preston en feu, fut pris pour cible par le groupe
japonais de bombardement. Encadré par des obus éclairant, le South Dakota répondit par des salves. Mais
ayant reçu de nombreux coups, il se retira vers le Washington au Nord pour se mettre à l'abri du feu
ennemi auprès de son sister-ship et des deux destroyers estropiés Benham et Gwin.

Les bateaux restants du groupe de bombardement japonais commencèrent à donner la chasse au
Washington mais leur action fut découragée par les canons du cuirassé. Ils se retirèrent donc sous le
couvert d'un écran de fumée. Après que le Washington eut habilement évité les torpilles tirées par les
destroyers japonais mis en réserve, il rejoignit au matin le South Dakota en route pour Nouméa.

Le Washington sortit de ce combat intact. A l'inverse le South Dakota subit de lourds dommages sur ses
superstructures, 38 hommes furent tués et 60 furent blessés.

Les Japonais perdirent le cuirassé Kirishima. En feu il fut abandonné et sombra à 04h00. Le destroyer
Ayanami, fut également coulé vers 01h00.


Le Washington resta dans le Pacifique sud, basé en Nouvelle-Calédonie, comme navire amiral du contre
amiral Lee. Il fut affecté à l'escorte des portes avions des groupes de combat et fut engagé dans la
campagne des Salomon jusqu'en avril 1943, opérant principalement avec la TF 11, qui incluait le porte
avions Saratoga (CV-3), et avec la TF 16, construit autour du porte avions Enterprise.

Le Washington partit de Nouméa le 30 avril 1943, pour les îles Hawaï. En route, il fut rejoint par la TF 16 et
ensemble arrivèrent à Pearl Harbor le 8 mai. Le Washington fut affecté comme navire amiral pour la TF 60,
jusqu'au 28 mai 1943, après quoi il entra aux chantiers maritimes de Pearl Harbor pour révision.

Au terme de cette révision il rejoignit un convoi le 27 juillet pour former la Task Group (TG) 56.14, en route
pour le pacifique sud. Détaché le 6 août, le Washington gagna, le 7 août, le port de Havannah, aux
Nouvelles-Hébrides. Il fut principalement engagé dans des exercices avec les porte avions rapides des
groupes de combat. Il quitta le port de Havannah dans les derniers jours d'octobre, et navigua comme unité
de la TG 53.2 composée de quatre cuirassés et de six destroyers. Le jour suivant les porte avions Enterprise,
Essex (CV-9), et Indépendance (CVL-22), ainsi que des unités de la TG 53.3, se joignirent à la TG 53.2. Les
bateaux effectuèrent des manœuvres combinées jusqu'au 6 novembre, quand les porte avions quittèrent la
formation. Le Washington et son escorte, mirent le cap vers Viti Levu, dans les îles Fidji, et arrivèrent
le 7 novembre.

Quatre jours plus tard, le cuirassé fut associé à d'autres unités de la Division des cuirassés (BatDivs) 8 et 9.
L'escadre fut formée le 16 novembre. Le contre amiral C. A. "Baldy" Pownall de la TG 50.1. Il "planta" son
pavillon sur le porte avions Yorktown (CV-10). La force ainsi constituée gagna alors les îles Gilbert pour
s'associer aux bombardements des positions japonaises afin de les affaiblir en vue d'un assaut imminent.

Le 19 novembre, les avions de la TG 50.1 attaquèrent les îles Mili et Jaluit dans l'archipel des Marshall.
Le 22, la Task Group envoya ses 130 avions contre l'île Mili en plusieurs vagues successives.
Le 25 le Washington rejoignit les porte avions de la TF 50 et pendant le regroupement qui suivi, il fut
affecté à la TG 50.4, un groupe de porte avions rapides sous le commandement du contre amiral
Frederick C. "Ted" Sherman. Le noyau du groupe était composé des porte avions Bunker Hill (CV-17) et
Monterey (CVL-26), protégés par les cuirassés Alabama (BB-60) et South Dakota. Huit destroyers renfor-
-cèrent l'escorte.
Le 26 novembre, le groupe opéra au Nord de l'île Makin, assurant la couverture aérienne, surface et sous-
marine pour le débarquement et le déploiement sur l'île. Les avions japonais attaquèrent le groupe les 27 et
28 novembre, mais n'infligèrent aucun dommage aux grosses unités du groupe.

Alors que la campagne de l'archipel des Gilbert prenait fin, le TG 50.8 fut formé le 6 décembre, sous le com-
-mandement du contre amiral Lee. Le groupe fut composé du Washington flagship, des cuirassés
North Carolina (BB-55), Massachusetts (BB-59), Indiana (BB-58), South Dakota et Alabama (BB-60), des
porte avions Bunker Hill et Monterey et de onze destroyers d'escorte. Le groupe mit d'abord le cap au sud
puis à l'Ouest au large de l'île Ocean pour prendre position pour le bombardement programmé de l'île de
Nauru.
Avant l'aube du 8 décembre, les porte avions envoyèrent leurs groupes d'attaque tandis que les bâtiments
de surface formaient une colonne. 135 obus de 406 mm tirés par les six cuirassés tombèrent sur les instal-
-lations ennemies de l'île. Les batteries de 127 mm prirent ensuite le relais. Les hydravions des cuirassés
firent une reconnaissance et notèrent les installations détruites.

Après qu'une autre campagne d'attaques aériennes fut lancée contre le l'île de Nauru, la TG pris la mer pour
Efate, où il arriva 12 décembre. Le Washington resta à Efate pendant deux semaines. Le jour de Noël, le
cuirassé navigua en compagnie de son sistership le North Carolina et d'une escorte de quatre destroyers
pour mener des exercices
de tir. Le groupe gagna les Nouvelles-Hébrides le 7 janvier 1944.
Onze jours plus tard, le cuirassé appareilla pour les îles d'Ellice. Il rejoignit la TG 37.2 composée des porte
avions Bunker Hill et Monterey et de quatre destroyers d'escorte. Le groupe entra dans le port de Funafuti,
îles d'Ellice, le 20 janvier.

Trois jours plus tard, le cuirassé, avec le reste du groupe, prit la mer pour un rendez-vous avec des éléments
de TF 58, un groupe de porte avions rapides sous la commandement du vice amiral Marc A. "Peter"
Mitscher. Le groupe devenu la TG 58.1, protégea les portes avions pendant qu'ils lançaient des attaques
aériennes sur les îles Taroa et Kwajalein.

Le 30 janvier le Washington, ainsi que les cuirassés Massachusetts et Indiana, quittèrent la formation avec
quatre destroyers d'escorte pour la protection de l'île Kwajalein. De nombreuses attaques aériennes sup-
-plémentaires eurent lieu le jour suivant.

Collision avec l'Indiana

Le 1 février, alors que le Washington,
naviguait dans une obscurité noire
d'encre, il entra en collision avec
l'Indiana quand ce dernier rompit la
formation pour réapprovisionner des
destroyers en combustible. Il changea
donc de cap mais coupa la trajectoire
du Washington. Le Washington eut sa
proue enfoncée sur prés de 19 mètres et
l'Indiana eut son flanc tribord enfoncé.
Le Washington fut mis au mouillage
dans la lagune de Majuo aux Îles
Marshall le 3 février. Le cuirassé, dans
l'incapacité
de s'ancrer, fut mis à couple au ravitai-
-leur Pecos (AO-65).
.............................................................................

Sept haussières de 25cm de diamètre furent utilisées pour relier les deux bateaux ensemble. Le bateau atelier
Vestal (AR-4) vint les rejoindre.Les hommes du Vestal coupèrent la partie de proue défoncée et la
remplacèrent par une structure en bois renforcée rendant au cuirassé une navigabilité suffisante pour
rejoindre Pearl Harbor, où une nouvelle proue provisoire pourrait être adaptée. Les hélices et leur arbre
furent également examinés par l'équipage de Vestal pour déceler d'éventuels dégâts, mais aucun dommage
ne fut noté. Le Washington partit de la lagune de Majuro le 11 février sous l'escorte des destroyers Franks
(DD-554) et Manlove (DE-36). Les destroyers Callaghan (DD-792) et Tingey (DD-539) les rejoignèrent deux
jours plus tard. La vitesse du groupe fut limitée à 14 nœuds, pour éviter que les contraintes sur les étayages
ne soient trop important. Le groupe atteignit Pearl Harbor le 18 février. Il fut mis à sec dans un dock et une
proue provisoire en bois fut installée lui permettant de remonter la côte occidentale des Etats-Unis jusqu'aux
chantiers maritimes de Puget, Bremerton. Le cuirassé reçu une nouvelle proue dans les deux semaines qui
suivirent son arrivée. Au terme des réparations il rejoignit la division de cuirassés (BatDiv) 4 à Townsend.
Il embarqua 500 hommes comme passagers et appareilla pour Pearl Harbor. Il atteignit le port hawaïen et
débarqua ses passagers.

Opérations dans le Pacifique

A son retour à Majuro le
30 mai, le Washington
arborait encore le pavil-
-lon de l'amiral Lee. Lee,
maintenant vice amiral,
donna l'ordre de prendre
la mer, le 7 juin pour un
rendez-vous avec les
porte avions de l'amiral
Mitscher (TF 58).
Le Washington appuya
les attaques aériennes
sur les défenses enne-
-mies dans l'archipel des
Mariannes, sur les îles de
.................................................
Saipan, Tinian, Guam, Rota, et Pagan. Le 12 juin, la Task Force 58 attaqua et endommagea, à deux reprises,
un convoi japonais. Le jour suivant, le groupe de cuirassés et de destroyers du vice amiral Lee fut détaché
de l'escadre principale et chargé du bombardement des installations ennemies sur les îles Saipan et Tinian.
Relevé le 14 par deux autres groupes de combat sous le commandement des contre amiraux J. B. Olde Ndorf
et le W. L. Ainsworth, le groupe du vice amiral Lee se retira momentanément. Le jour suivant, le groupe de
cuirassés et de destroyers du vice amiral Lee fut détaché de l'escadre principale et chargé du bombardement
des installations ennemies sur les îles Saipan et Tinian.
Le 15 juin, les avions de l'amiral Mitscher bombardèrent les
installations japonaises d'Iwo Jima dans l'île Volcano et de
Chichi Jima et de Haha Jima dans l'archipel de Bonins. Les
troupes débarquèrent sur l'île de Saipan sous le couvert des
canons des bâtiments de surface et des avions. Le même
jour, l'amiral Jisaburo Ozawa, commandant le corps principal
de la flotte japonaise, ordonna d'attaquer et de détruire la
force d'invasion aux Mariannes. L'escadre d'Ozawa fut
repérée par le sous-marin Flying fish (SS-229) quand elle
entra dans la mer des Philippines. Le 16 juin, le sous-marin
Cavalla (SS-244) transmit par radio un rapport de contact
avec un groupe ennemi de ravitaillement en combustible et
continua de le suivre en direction des Mariannes. Il repéra
encore la flotte de combat japonaise le 18 juin.
L'amiral Raymond A. Spruance, commandant la 6ème flotte,
apprenant les mouvements japonais établit son plan de
bataille. Le groupe du vice amiral Lee forma un écran
protecteur autour des unités essentielles de la flotte.
Cet écran était composé du Washington, de six autres
cuirassés, de quatre croiseurs lourds, et de 14 destroyers
déployés pour couvrir les flancs.
...............................................................................................................
Le 19 juin, les bateaux essuyèrent une attaque des avions japonais : la bataille des philippines venait de
commencer. L'énorme puissance de feu de l'escorte, ainsi que l'agressivité des pilotes des porte avions
américains, causa aux japonais de lourdes pertes. En effet, sur 373 avions lancés en quatre vagues,
seulement 130 repartirent indemnes. De plus, 50 bombardiers japonais venant de l'île de Guam tombèrent
en flammes abattus par la DCA.

Du côté américain, plus de 930 avions furent engagé dans la bataille. Les pertes furent légères : 29 avions
abattus et six endommagés et aucun bateau ne fut perdu. Seuls quelques avions ennemis parvinrent à
forcer le barrage, portant un coup direct sur le South Dakota tuant 27 hommes et en blessant 29. Une bombe
explosa au-dessus du pont du porte avion Wasp (CV-18), tuant un homme, en blessant 12, et couvrant le
pont de particules de phosphore. Deux avions plongèrent sur le Bunker Hill. Le premier manqua sa cible de
peu mais le second frappa un ascenseur et endommagea temporairement le système de ravitaillement en
essence des avions tuant 3 hommes et en blessant 79. Plusieurs foyers d'incendie furent rapidement
maîtrisés. Le Minneapolis (CA-36) et l'Indiana furent également légèrement endommagés.

Les Japonais ne perdirent pas seulement beaucoup d'avions, mais également des bâtiments de surface.
En effet, deux de leurs porte avions, dont le Taiho, furent torpillés et coulés par le sous-marin Albacore
(SS-218). Le Shokaku fut également coulé par le sous-marin Cavalla. L'amiral Ozawa transféra son pavillon
du porte avion Taiho, son navire amiral, vers le Zuikaku.

A la fin de la bataille des Philippines, la flotte japonaise se replia vers ses bases. Le groupe de combat de
l'amiral Mitscher se retira pour couvrir les opérations de débarquement dans les Mariannes. Le Washington
ravitaillé en combustible à l'est de cet archipel, put continuer ses opérations de bombardement avec la
TG 58.4 au sud et à l'ouest de l'île de Saipan et ses opérations de couverture pour les attaques aériennes sur
l'île de Guam. Le 25 juillet, les avions de la TG 58.4 menèrent des attaques aériennes sur Palaus et sur les
installations ennemies à proximité. Ces raids continuèrent jusqu'au 6 août.

Le même jour, le Washington, avec les cuirassés Iowa (BB-61), Indiana, Alabama, le croiseur léger
Birmingham (CL-62), et une escorte de destroyers furent détachés de la TG 58.4, pour former la
TG 58.7, sous le commandement du vice amiral Lee. Le groupe mis le cap sur l'atoll de Eniwetok dans
l'archipel des Marshall pour un ravitaillement en combustible (le 11 août). Le 30 août, le groupe repart
pour les îles de l'Amirauté dans un premier temps, puis pour le Palaus, au final. Les canons lourds du
Washington participèrent à la prise de Peleliu et d'Angaur dans l'archipel de Palaus, au bombardement
d'Okinawa le10 octobre et du Nord de Luzon et Formosa du 11 au 14 octobre, et à l'appui des attaques
aériennes sur Visayan le 21 octobre.

À partir du 5 novembre 1944 et jusqu'au 17 février 1946, le Washington, servit d'escorte aux porte avions,
lors de raids sur Okinawa, Ryukyus, Formose, Luzon, Camranh bay (Indochine française), Saigon,
Hong Kong, Canton, l'île Hainan, Nansei Shoto; et Tokyo même.
Du 19 au 22 février 1945, les canons lourds du Washington lancèrent des obus de 406 mm sur Iwo Jima.
En vue de l'assaut les batteries principales et secondaires du Washington détruisirent les positions des
canons côtiers et d'autres installations au sol. À partir du 23 février et jusqu'au 16 mars, le cuirassé supporta
le débarquement sur Iwo Jima, de même qu'un raid de porte avions sur Tokyo le 25 février. Les 18, 19, et
29 mars, le Washington escorta un groupe de porte avions pour l'attaque des terrains d'aviation japonais et
d'autres installations de l'île de Kyushu.


Le 24 mars, et le 19 avril, le
Washington participa au pilonnage
des positions japonaises sur l'île
d'Okinawa. Ancré dans la baie de
San Pedro, le 1 juin 1945 après
d'incessantes opérations, le
Washington reprit la mer le 6 juin
et remonta vers la côte occidentale
des Etats-Unis. Il fit escale à Guam
puis à Pearl Harbor avant d'atteindre
les chantiers maritimes de Puget le
28 juin. Le Washington ne participera
plus à des combats dans le Pacifique.

Le Navy Day
Après une révision complète, il reprit
la mer pour San Pedro en Californie,
avant de passer le canal de Panama, et
de retrouver l'océan Atlantique. Il
rejoignit la TG 11.6 le 6 octobre, sous
le commandement du vice amiral
Frederick C. Sherman. Il gagna
Philadelphie, l'endroit où il était "né"
le 17 octobre. Il participa au 27ème
Navy Day.

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Le Washington fut assigné au transport de troupes le 2 novembre 1945 lors de l'opération "Magic Carpet"
(tapis magique).

Après la guerre
Le Washington subit quelques modifications légères. Il ressortit des chantiers maritimes le 15 novembre avec de
nouveaux équipements, des tourelles supplémentaires et un équipage réduit constitué de seulement 84 officiers
et 835 hommes d'équipage, alors qu'il avait embarqué 75 officiers et 1 602 hommes pendant la guerre. Le 16
novembre, il appareilla pour les îles britanniques. Il fit escale à Southampton le 22 novembre.

Après l'embarquement de185 officiers et 1 479 hommes enrôlés, le Washington reprit la mer pour New York.
Il termina ce voyage et fut ensuite utilisé comme transport. Il fut placé, dans la réserve, le 27 juin 1947. Assigné
à la flotte atlantique de réserve de New York, le Washington resta inactif pendant les années 50. Il fut finalement
désarmé le 1er juin 1960. Le vieux guerrier fut vendu le 24 mai 1961 aux ferrailleurs.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le Washington gagna 13 étoiles de bataille lors de ses opérations qui
l'emmenèrent du cercle arctique au Pacifique occidental.

 
 

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